vendredi 25 décembre 2009

Petite explication de Noël : de la fête païenne à la fête chrétienne


Pris ici : http://jerusalem.cef.fr/index.php/fraternites/vivre-la-liturgie/vivre-et-comprendre-la-liturgie/331-temps-liturgique-noel

De la Nativité au Baptême du Seigneur

C’est le temps liturgique le plus court et le plus festif : il s’étend entre deux fêtes, la Nativité du Seigneur et le Baptême du Seigneur, et ne cesse d’aller de fête en fête déclinant les divers aspects du mystère : fête des Saints innocents, le 27 décembre ; de la Mère de Dieu, le 1er janvier ; de la Sainte Famille, de l’Épiphanie… Aussi la couleur liturgique est-elle le blanc.

Pour les premiers chrétiens, il n’y avait qu’une fête, Pâques. La venue du Sauveur parmi les hommes n’a commencé à être célébrée qu’au IVe siècle, et pour des raisons plus pastorales que théologiques : il s’agissait de substituer une commémoration chrétienne aux fêtes païennes du solstice d’hiver et, à Rome, en particulier, de remplacer l’hommage rendu au Sol invictus (soleil victorieux) par la célébration du «Soleil de justice brillant avec le salut dans ses rayons» (Mal 3,20). Mais, puisque le contexte du solstice invitait à célébrer une naissance, c’est le natale (l’anniversaire) de Jésus qui fut commémoré avec l’évocation des événements tels que les rapporte Luc : la montée à Bethléem, la déposition dans la mangeoire, l’annonce aux bergers. Dès le Ve siècle cependant, les sermons de Noël du pape saint Léon le Grand mettent l’accent sur le mystère qu’est aussi Noël, irruption de Dieu dans la chair de l’homme et commencement du salut : «Le Verbe divin, Dieu, Fils de Dieu, qui était au commencement avec Dieu, afin de libérer l’homme de la mort éternelle, a été fait homme lui-même… La nature inviolable s’unit à celle qui peut souffrir, le vrai Dieu et l’homme véritable se joignent pour former l’unique Seigneur, et un seul et même Médiateur pourra, comme il fallait pour nous guérir, mourir de l’une de ses natures et ressusciter de l’autre» (Serm. XXI).
La célébration liturgique de Noël se caractérise par le fait, unique dans la liturgie latine, qu’elle comporte trois messes aux textes différents, qui permettent de célébrer dans la nuit, à l’aurore et au milieu du jour, les divers aspects du mystère. Elle est suivie, comme Pâques, d’une octave s’achevant par la fête de la Mère de Dieu.

Parallèlement à cela, l’Orient célébrait, le 6 janvier, l’Épiphanie du Seigneur, cette fête recouvrant, selon le sens du mot grec : «manifestation», non seulement l’apparition de Jésus dans la chair, mais aussi les premières manifestations de sa «gloire» : la venue des mages, le baptême au Jourdain, le signe donné aux noces de Cana.
Lorsque cette fête fut adoptée par la liturgie en Occident, vers la fin du IVe s., elle prit comme thème central le souvenir de l’adoration des mages, et donc de la révélation du Christ aux païens. Elle est maintenant célébrée, du moins en France, le dimanche le plus proche du 6 janvier ; et le Baptême du Seigneur fait l’objet d’une autre fête, le dimanche suivant, qui clôt ce cycle de Noël. Mais il faut garder à l’esprit l’unité de ces «manifestations » comme le fait, par exemple, une antienne du Benedictus : «Aujourd’hui l’Église s’unit à son Époux céleste parce que dans le Jourdain le Christ a lavé ses péchés ; les mages accourent avec des présents aux noces royales et les convives se réjouissent de voir l’eau changée en vin.»





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