dimanche 23 août 2009

Une culture et un mental solides.


"Imaginez, une vie consacrée à démasquer des criminels, et insensiblement vous découvrez que les vrais assassins sont ceux pour qui vous travaillez. Vous faites quoi? Surtout quand tout le monde vous répète de ne pas vous tracasser, que vous ne pouvez rien y changer, que c'était il y a bien longtemps?"
Elle le regarda différemment.
"Je suppose qu'on devient fou.
-Ou pire. Sain d'esprit."
(Fatherland, de Robert Harris)

Repris chez Hank, dans son texte "Notes (bis)" :

"Putain, je vais faire quinze gosses et leur apprendre le free-fight."

"En premier lieu, je crois qu'il faut se forger une solide culture."
(...)
Ensuite il faut transmettre. Pas seulement à ses enfants. À tous ceux qui voudront. Penser la continuité. Songer au renouveau. Penser à apporter sa pierre, modestement. Et pour ceux que ça tente, prendre un abonnement dans un club de tir. On ne sait jamais. Parait que ça détend."


Chez Hoplite :
"L'homme qui n'est pas intérieurement préparé à la violence est toujours plus faible que celui qui lui fait violence." Soljénitsyne, L'archipel du goulag, 1973.


Je songe à mes enfants que j'élève de façon aussi clairvoyante et solide que possible. Il n'y a pas un jour, une heure où l'angoisse de laisser dans ce monde étrange, cette fin de civilisation, mes garçons et filles ne me touche pas.
J'essaie autant que faire se peut de leur donner une structure mentale capable de louvoyer dans la marée noire du mensonge, de la novlangue. A un moindre niveau je veux aussi qu'ils soient capables de prendre physiquement les armes si nécessaire pour défendre leur vie et protéger les leurs.Mais là aussi, je rejoins Soljénitsyne qui dit qu'avant d'affronter une violence, quelle qu'elle soit, il faut être apte à l'affronter.
Tout est fait en France pour que la légitime défense soit un concept, une option in envisageable, éthiquement immorale, légalement condamnable.
Et pourtant!

Je me souviens d'un soir, cet hiver, mon mari pas encore rentré du boulot, je dus me précipiter sur ma terrasse, ayant aperçu dans le jardin de la voisine -absente- des lumières suspectes. J'attrapai une pioche et, la tenant bien en main, je m'apprêtai à affronter "l'ennemi". Il se trouve que ce dernier n'était qu'un gendarme qui faisait sa ronde (la maison avait été squattée sans que l'on ne s'aperçoive de rien). Le bonhomme m'avait fait la leçon à propos de ma pioche : "vous pouvez blesser quelqu'un avec ça..."

Je repense à cette anecdote assez souvent : quand j'avais eu en main cette pioche -assez légère et bien adaptée à mon poignet-, en un éclair, je m'étais demandée si j'aurais le courage, si j'irais jusqu'au bout du geste en cas d'agression. Au bout c'est à dire enfoncer dans la poitrine, le dos ou la tête un objet particulièrement tranchant, il se serait enfoncé comme dans du beurre,du sang partout, un cri d'agonie, une affreuse blessure nécessairement, je me disais cela en avançant vers le jardin et je priais le ciel pour que non, il ne se passe rien et que oui, s'il le fallait j'aille jusqu'au bout... Cette réflexion et cette prière ont duré dix secondes : en réalité, je puis vous assurer que le temps s'est étiré de façon infinie pendant que je marchais.
Ce temps, cette réflexion s'étirent encore aujourd'hui : se préparer à la violence, apprendre à nos enfants, à nos esprits à aller jusqu'au bout d'un raisonnement, d'une action. Ne pas s'arrêter en chemin.

Comprenez bien : je ne suis pas adepte de la violence mais de la défense, légitime, et bien souvent, la défense passe par une attaque judicieuse, intelligente, efficace.Comment juger ensuite? Un cousin à qui je racontais cette anecdote me disait : mais tu es folle!! Tu aurais pu tuer un pauvre type, simplement venu cambrioler!!
Ce pauvre type agit en toute impunité, effectivement, il sait qu'il ne risque rien puisque personne, aujourd'hui, n'aura idée de protéger sa propre demeure ou son intégrité sous le prétexte fou que l'on peut "blesser ou tuer". La victime, ça n'est plus l'agressé(e) mais le "pauvre type"!
Mon cousin (et tout le monde et l'État et la Loi) m'aurait donc mis en taule si j'avais utilisé ma pioche. Mais si je ne l'utilise pas, mon cousin me mettra sans doute dans un cercueil!

4 commentaires:

  1. - Vous pouvez blesser quelqu'un avec ça...

    -Ben tiens, j'vais m'géner !

    RépondreSupprimer
  2. Ce qui me gêne, c'est de voir parfaitement ce que j'ai à faire mais d'être bloquée par des scrupules imbéciles et faux, au niveau de ma volonté. Le fait de savoir ne suffit pas.

    RépondreSupprimer
  3. Avec le manche de pioche vous visez les couilles puis les genoux. La Bible autorise l'autodéfense ! Nom de Dieu ! ^^

    RépondreSupprimer
  4. Pas besoin de la Bible pour en être convaincue, Nébo : vous prêchez une convertie!^^

    (les couilles et les genoux avec le manche? Ben alors je suis pas obligée de le tuer et de salir ma terrasse?!)

    RépondreSupprimer