samedi 14 juin 2014

Solitude

-"On aurait dû apporter avec nous de quoi faire du feu. Dans un endroit pareil, on ne trouvera jamais du bois sec. Tout est vert à en mourir."("La montagne morte de la vie", Michel Bernanos)





Solitude


Ce matin, le ciel est gris et un vent froid souffle

Dans la forêt si verte, et tout ce vert m’enserre

Tout ce vert et ce gris me tiennent prisonnière

J’en ai plein la vue et pleine est ma bouche.


Dans une atmosphère étale,

Dans ce présent immobile,

J’ouvre la bouche, je parle,
Les sons, avalés par le vert
Et le gris.

Les sons retombent dans mon cœur
D’où ils étaient sortis,
Personne n’attrape mes pleurs,
Retournés en mon esprit.

J’en ai plein la vue et pleine est ma bouche aussi
De mes paroles, de tout ce vert, du gris de mes cris
Et je meurs étouffée, personne pour me délivrer
Je meurs noyée, seule, dans ma verte et grise forêt.

3 commentaires:

  1. Je ne connais pas bien ce Bernanos mais cette corrélation entre le vert et la mort dans la citation proposée (et tirée du livre -qui présente aussi une opposition saugrenue, m'apprenez-vous- "La montagne morte de la vie") est bien audacieuse, et sous certains aspects vérifiable... Je ne serais pas un fasciste de l'écologie que je trouverais même ça intéressant: là, dans cette existence-ci, je trouve ça juste débile.
    Votre proposition est plus inspirée, jaime vos poèmes (et je ne suis pas homosexuel pourtant): la crevette 1 Bernanos 0

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  2. Terby, il ne s'agit pas de Georges Bernanos, le grand écrivain connu de tous, mais de son fils, Michel Bernanos qui a écrit donc "La montagne morte de la vie". Suicidé en 1964.
    C'est un livre extrêmement sombre et troublant que "La montagne morte de la vie", un livre désespérant et lorsqu'on connait le père, Georges Bernanos et ce qu'il a écrit à propos de l'espérance c'est quelque chose de terrible de penser à ce fils suicidé.

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  3. Oui, peut-être ben, mais s'il commence à y avoir plus d'un grand écrivain par famille... on est pas sorti non plus (pour se les rappeler tous et pouvoir briller en société auprès de gens frustes qui ne lisent jamais que Télé-Z ou Maxi).

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