samedi 11 juillet 2009

Ilys, une façon de philosopher, une vision du monde.

Tous les sujets, les plus saugrenus abordés chez Ilys, avec la coupure usuelle de femmes nues plus ou moins belles (les commentaires vont toujours de bon train à ce propos, les avis sont férocement partagés^^).
J'ai mis un commentaire à propos du travail du dimanche et je le retranscris ici avec quelques développements et citations supplémentaires qui expliquent bien cette démarche ilysienne qui peut sembler au premier abord bêtement provocante... Je pense que cela va bien plus loin que la provocation simple et je pense qu'Ylys est une bonne très base de travail intellectuel au sens strict du terme.

J'avais écrit à XP il y a quelques mois ces mots :

Tu pars de la réalité, (soral, caterpillar, une vidéo, une lecture, un fait...) et à partir de là seulement tu creuses le sujet ou tu abstrais l'essence du CAB en l'occurrence mais c'est même pas ça puisque tu en viens à poser une vision de l'homme et ça c'est faire de la philosophie au sens strict du terme.

En ce qui concerne la re-re-re-re-re définition de certains termes que tu emploies comme le libéralisme ou le matérialisme je pense qu'en philosophie les termes sont toujours à redéfinir selon les réalités observées ou posées et là -dessus s'ajoutent des opposants qui ne comprennent pas (premier cas) ou qui ne veulent pas comprendre (deuxième cas) : parfois les deux se recoupent énergiquement.

1/Il y a d'un côté celui qui écrit et de l'autre celui qui lit . (déjà un sacré barrage)

2/Il y a d'un côté une vision de l'homme qui s'oppose à une autre complètement , radicalement différente.(cf ci-dessous la citation de Denis)

3/ Celui qui lit peut :
a) ne rien comprendre de la lecture.

b) comprendre et assimiler pour lui-même.(après éclaircissements argumentations etc..)
c) ne pas accepter cette pensée lue tout en l'ayant comprise.(deux visions de l'homme qui s'affrontent). Il n'acceptera pas soit en opposant des arguments (très rare), soit en repoussant celui qui écrit (le traitant de fou ou de salaud).

4/ pourquoi rare, l'argumentation ad contra : parce que tu remets en cause ce que la personne pense d'elle-même (vision de l'homme) et ça n'est jamais facile d'affronter la réalité brute ou de devoir changer d'avis c'est à dire de changer de comportement, de vie! Les arguments d'ailleurs tombent d'eux-mêmes à un certains niveau : reste alors la personne, celle qui écrit, que l'on peut attaquer.

Exemple concret par le cas du travail du dimanche de ces visions "Catholique à Babouches" :

"Sur le travail du dimanche je suis à 100% d'accord avec toi : prôner l'arrêt du travail du dimanche est une utopie complète et une vaste fumisterie; il faut voir la réalité en face et les cathos. qui vont à la messe le dimanche sont les premiers à acheter un gâteau ou du pain à la boulangère qui bosse.Le seul souci que je vois, c'est ce glissement imperceptible mais réel de banaliser la journée du dimanche et d'en faire, comme dans les pays d'Orient, par exemple, une journée comme les autres alors que notre Occident vit avec ce cycle du dimanche, premier jour de la semaine, rupture spéciale entre tous les jours. C'est un peu la marque de notre civilisation chrétienne et il s'agit de ne pas bannir tous les signes. C'est tout. Mais il y a moyen de concilier les deux et cette manie qu'on a de considérer le boulot en France comme la pire des servitudes est quand même pénible et renversante.

Je pense que les cathos. tradis. qui hurlent au loup pour le "repos" du dimanche feraient bien de considérer leurs femmes pour qui cette journée est souvent un vrai cauchemar : je le dis sans complexes : il m'est plus facile et reposant de bosser le lundi et de reprendre ma semaine que d'assurer correctement un dimanche avec tous les enfants à gérer.ça a toujours été pour moi (et mon mari!) un challenge qui nous a laissé un nombre incalculable de fois sur les rotules! Alors, le repos du dimanche, excuse-moi mais...

Quant à l'avortement : évidemment qu'il y a une réelle pression pour avorter! Inconsciente mais réelle! Si l'on souhaite garder envers et contre tout un enfant handicapé ou trisomique, cela nous est maintenant reproché ouvertement soit par le corps médical, soit par la famille ou les "amis", soit par l'enfant lui-même devenu grand! Conception du bonheur, quand tu nous tiens...

Il n'empêche, là où je te rejoins,XP, c'est que les positions antilibérales des cathos. témoignent de la même structure mentale (pour reprendre tes mots) que celle employée par des régimes totalitaires : volonté d'imposer en dépit du bon sens sa vision des choses. Cela découle de ce qu'appelle Denis une vision pessimiste de l'être humain; je reprends son post excellent : " En fait, on pourrait synthétiser ces deux approches, en disant que le libéralisme est d’autant plus remarquable qu’il fait pousser de l’optimisme en ayant pris grand soin de l’enraciner dans le pessimisme. Raison pour laquelle il est le seul optimisme valable, viable. En termes spirituels (au sens très général du terme) comme en termes matériels, il est le seul à pouvoir réellement PRODUIRE quelque chose."(cf. "social traître" par Marchenoir) Alain Laurent dit sensiblement la même chose : le libéralisme ne signifie aucunement aucune règle de base (de la part de l'Etat et de la part des individus : d'où l'importance extrême accordée par AL à l'éducation)

Passage d'AL : "je m’oppose à l’idée selon laquelle il pourrait y avoir une auto-régulation spontanée des sociétés, en tout cas, des marchés : non ! Il faut qu’il y ait une sorte de réglage préalable de la régulation ou de l’auto-régulation. Ce réglage préalable, il se situe sur deux plans : d’une part, institutionnel ( sous le regard d’un état de droit qui fait respecter un certain nombre de principes et de règles, et deuxièmement, ce qu’on a toujours tendance à oublier, ça dépend également des mœurs c’est à dire de la capacité des individus à se comporter d’une certaine façon raisonnée, responsable, à faire preuve parfois de goût du risque mais en même temps de ne pas délaisser la prudence. Or, si les mœurs, comme disait Montesquieu, si les mœurs ne sont pas là, tout système risque de se dégrader et d’imploser. Donc je soutiens en effet que l’auto-régulation ne se fait pas à n’importe quelle condition."

On peut reprendre l'expression excellentissime de Denis : "to boil down to" : réduire, en terme culinaire. et employé métaphoriquement pour la pensée : réduire à l'essentiel, retirer ce qui n'est pas l'essence même de l'objet, coller au maximum à l'objectif à atteindre, procéder au mieux à des choix qui colleraient à la réalité au plus près : il y a dans les idéologies totalitaires une impatience, (faire le paradis sur terre) qui s'accorde mal avec le terme to boil down to: en cuisson, si vous allez trop vite, vous cramez tout et le fond de la casserole ne sera pas une sauce bien épaisse avec tout l'essentiel des ingrédients qui ressort d'autant mieux, mais une croute difficile à retirer (j'ai une certaine habitude de la cuisine totalitaire!^^; je suis une femme de gauche quand je cuisine, je vais trop vite) qui n'aura plus rien à voir avec les ingrédients de départ, la réalité.

Libéral ne signifie pas du tout sans mœurs ( cf citation deMontesquieu ) c'est à dire sans éthique! Il faut arrêter avec cela! Mais antilibéral signifie que l'on refuse que l'homme se prenne en charge et assume ses choix, surtout les plus compliqués : et ça , ce manque de responsabilisation, c'est la fin de l'homme.Et c'est la structure mentale du musulman qui va voir l'imam même pour des détails anodins de sa vie personnelle (cf Marchenoir et "l'ispice de connasse" qui avant de se faire lapider, demande à son imam comment nourrir et élever son moufflet). C'est reposant, en fait, d'être musulman, c'est être un zombie et non plus un homme. Trop de cathos. glissent dans ce terrain et trop de femmes cathos "soumises" à leur mari ou curé.

Quand je parle des femmes "soumises" à leur mari ou curé, il s'agit non pas d'une libre acceptation de dépendre de quelqu'un d'autre que soi (ce qui est assez difficile, il faut absolument écouter la vidéo mise en ligne par Nebo sur Delsol-Zemmour qui montre bien la contrepartie entre l'homme et la femme : l'amour, la monogamie contre le pouvoir, c'est un peu de cela dont il s'agit dans cette soumission) mais d'une vraie paresse de ne pas assumer certaines décisions toujours imparfaites, avec un gout d'inachevé. Le catho est triste de se sentir la plupart du temps "raté" : il n'a pas compris que c'est ce ratage qui fait de lui la possibilité de grandir, toujours. Le catho (le mauvais catho) est orgueilleux, auto-suffisant. Il y a une fausse humilité chez certains qui est à vomir.

Le catho (certains du moins, pas tous) combat toujours à côté de la plaque, c'est cela que je voulais dire : il fait des grands moulinets avec ses mains, en aveugle complet par rapport à ce qui est devant lui!!
Moi aussi je suis capable de gueuler très fort et de signer quelques pétitions contre le travail du dimanche mais c'est vraiment le truc le plus inutile, stupide, crétin que j'aurais fait (si je l'avais fait) Non! je préfère étudier les faits et les "réduire" au mieux!


Peut-être qu'en avançant petit à petit avec ce qui est posé comme problème nouveau chaque jour, c'est là qu'on devient plus expérimenté et affiné, c'est ça l'Occident!
Nemo dans "Qu'est ce que l'Occident : "Car le combat contre le mal ne consiste pas tant à apporter des solutions nouvelles aux problèmes qui se posent qu'à voir des problèmes et des anomalies là où l'on ne voyait que la nature éternelle des choses. Le plus gros mérite dans ce combat est donc à attribuer non à ceux qui résolvent les problèmes, mais à ceux qui les créent, si antipathiques qu'ils soient par cela même aux conformismes du temps. De fait, créer des problèmes, c'est bien ce que font les prophètes bibliques, ces hommes blessés, inspirés par une exigence morale insolite. Quand ces problèmes seront résolus, de nouveaux problèmes seront signalés par d'autres êtres rendus eux aussi, par un amour qui ne limite pas ses exigences, intolérants à la souffrance d'autrui, et ainsi de suite tant qu'il subsistera du mal dans le monde. Ainsi la blessure de l'amour est-elle grosse d'une cascade de transformations historiques."

Tu comprends maintenant pourquoi c'est toujours des Soraliens ou des CAB qui t'attaquent : ils attaquent parce qu'ils veulent des solutions hic et nunc et que ça, ça n'est pas possible!! Au lieu d'assumer cette bête évidence, il s'en prennent à celui qui met les pieds dans le plat , à celui qui pose les problèmes, qui n'est jamais satisfait complètement!

Nemo insiste sur le fait que, loin de nous enferrer dans la contradiction, cette façon d'avancer est source de réels progrès de civilisation ."

*Vidéo tranmise par Nebo, ici : http://incarnation.blogspirit.com/archive/2009/06/29/homme-femme.html#comments
*La citation d'Alain Laurent est tirée de cette interview : http://lajoiedujour.blogspot.com/2009/06/repenser-la-planete-finance-regards.html

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