Journal de L. Bloy :
- « Nous serons punis, me dit Jeanne, pour ce que nous n’aurons pas fait, et que nous aurions pu faire.
- Nous serons récompensés pour ce que nous n’aurons pas fait, et que nous aurions pu faire. »
J'avais écrit ces deux poèmes il y un an environ, lorsqu'il y avait le drame de ce père qui oublie son enfant en voiture, l'enfant meurt dans la fournaise.En fait il y a eu plusieurs drames de ce type à cette époque, je m'en souviens. Et je me posais la question : comment vivre en tant que père et homme après un tel drame, une faute aussi énorme?
J'en suis venue à me dire que la "solution" était justement dans le fait de vivre et de ne pas se laisser mourir.
J'ai écrit ces deux textes avec l'air des crusaders, "hold on" en tête. C'est mieux, si vous pouvez, de l'écouter en lisant ces deux poèmes. J'ai mis les paroles au milieu.
http://www.deezer.com/#music/result/all/the%20crusaders%20hold%20on
L’enfant oublié
Aujourd’hui, un petit enfant est mort sans bruit.
Dans une voiture, bien attaché par une ceinture
Par son Papa, plein de tendresse envers sa fille.
Mais la petite est morte. Trop fragile créature ?
La voiture arrêtée, l’enfant bien à l’abri
Qui ne parlait pas, pas besoin, tout est bien,
Je suis avec mon Papa, et souvent il me sourit
Dans le glace je le vois, je le fixe, et tout va bien.
La porte claque et le silence comme une marée
Prend possession du véhicule. L’enfant soupire
Et entend son soupir… Il fait chaud et glacé
Papa est parti, mais, attendre, je n’ai pas appris.
Alors, je crie, je crie, je crie, je crie, je crie
Papa, Papa, Papa, Papa, Papa, Papa, Papa
Je crie, je crie, je crie, je crie, je crie, je crie
Papa, Papa, Papa, Papa, Papa, Papa, Papa
Il est parti, il a disparu, et il m’a laissée
Dans une fournaise ardente, un four, un enfer
Je n’ai que deux ans, et les yeux de mon père
Papa, papa, pourquoi m’as- tu abandonnée ?
J’ai la langue collée au palais, je n’ai plus d’air,
Pas d’éponge vinaigrée tendue par une main amie
Pas de maman au pied de ma croix, je suis en enfer
Abandonnée, dans la lumière brûlante, et je suis rôtie.
Le doux petit pain blanc, l’amour de ses parents
Le petit lys blond, le petit feu follet, adoré et gai
Le petit pain d’amour - embrassé tout le temps -
Ma vie dépendait de vous – totalement -
En un instant - une éternité - vous m’avez oublié
Et je n’ai plus existé.
The crusaders, BB King, Hold on ( I feel our love is changing )
Turn out the light, sleep won’t come
I think about what’s going wrong
Lying so close, so alone
Please turn to me i’m almost gone
Hold on, i feel our love is changing
Hold on, please don’t let me disappear
Hold on, there’s time to rearrange things
Hold on, i’m not me whithout you here
Put out your hand, touch desire
Where there’s a spank, could be a fire
Open your arms, let me see
If there’s still love in you for me
Hold on, i feel our love is changing...
Hold on, patience...
Oui, je suis un monstre sous une apparence légère
J’exsude par tous les pores de ma peau le désespoir
J’ai tué, oui, mes amis, mon enfant, ma propre chair
Éliminée sans raison, morte, l’été d’un beau soir.. .
La nuit, présence immatérielle, entre deux rêves,
Elle me rend visite. Un beau sourire sur ses lèvres
Ou bien un cri d’agonie, écho de mes pleurs et fièvre
Et j’entends sa voix : « et bien oui, je suis sous terre »
Patience, petite fille, attend
Encore un peu
Je vais te chercher, attend
Même en ces lieux
Mais elle m’a répondu, de sa sombre caverne obscure,
Oh, mon Papa, ne viens pas en ces lieux, sous ces murs
Ta mort ne m’ouvrira pas le tombeau, non, l’ouverture
Vers le paradis, sera ta vie de remords, tes larmes si dures
A n’importe quelle heure, du jour et de la nuit, sans répit
Tes souvenirs frappent ton pauvre cœur à moitié détruit
L’amour de ta femme, la mère ! s’en est perdu, s’en est enfui
Seul, avec ton Seigneur et ton Dieu qui, lui, jamais ne renie !
Patience, petit père, attend
Encore un peu
Tu vas me délivrer, attend
Vis encore un peu
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire