mardi 21 décembre 2021

Le paradis du soir (2)




 La nuit tombée,  je retrouve mon paradis

Je marche un peu vite dans le chemin sablé

Je lève la tête soudain,  il a surgi

Dans un soupir, un souffle de Dieu déposé.


Dressant la tête, attentif, il m'a observé

Et puis s'est mis à me parler, comme souvent

Son murmure qui résonne dans l'espace et le temps

Une voix réelle au sortir de la forêt. 


Ne crains-tu pas de fouler cette terre vierge

Régénérée chaque soir, chaque nuit tombée 

Où les traces humaines se fondent dans la terre

Pendant que brillent les miennes, le chevreuil léger 


Tu marches vers moi comme si de rien n'était, 

Élargissant les contours infinis du monde 

Tu t'enfonces sans peur dans l'espace et ses ombres

Tu avances vite au fond des obscurités.


Nous, les gardiens de la plaine et de la forêt, 

Te laissons fouler ce paradis inutile

Notre domaine reconquis au noir secret

Un portail invisible s'entrouvre, immobile.


Tu voudrais t'enrôler à jamais dans l'armée 

Sereine de cette nature originelle.

Mais tu n'es qu'une poussière, petite humaine,

Par un soupir, un souffle de Dieu renvoyée

Dans ta claire demeure, à tes tâches fidèles.

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