La nuit tombée, je retrouve mon paradis
Je marche un peu vite dans le chemin sablé
Je lève la tête soudain, il a surgi
Dans un soupir, un souffle de Dieu déposé.
Dressant la tête, attentif, il m'a observé
Et puis s'est mis à me parler, comme souvent
Son murmure qui résonne dans l'espace et le temps
Une voix réelle au sortir de la forêt.
Ne crains-tu pas de fouler cette terre vierge
Régénérée chaque soir, chaque nuit tombée
Où les traces humaines se fondent dans la terre
Pendant que brillent les miennes, le chevreuil léger
Tu marches vers moi comme si de rien n'était,
Élargissant les contours infinis du monde
Tu t'enfonces sans peur dans l'espace et ses ombres
Tu avances vite au fond des obscurités.
Nous, les gardiens de la plaine et de la forêt,
Te laissons fouler ce paradis inutile
Notre domaine reconquis au noir secret
Un portail invisible s'entrouvre, immobile.
Tu voudrais t'enrôler à jamais dans l'armée
Sereine de cette nature originelle.
Mais tu n'es qu'une poussière, petite humaine,
Par un soupir, un souffle de Dieu renvoyée
Dans ta claire demeure, à tes tâches fidèles.
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