samedi 22 juillet 2023

Chronique estivale

 En Bretagne, à l'étage de la maison familiale, je surprends mon père au téléphone avec "Déborah". Déborah, en prison depuis plusieurs années, est un ancien djhiadiste breton, qui paie des exploits terroristes anciens. Mon père l'a connu en tant qu'aumônier de prison. L'islamiste s'est converti au christianisme grâce à lui. Par la suite, mon père, retiré de ses fonctions à cause de son âge, est resté fidèle à l'ancien terroriste. Récemment, Roger a décidé d'opérer sa transition et de devenir une femme. Il a eu tout le soutien psychologique et médical pour ce faire en prison. Il est donc devenu Déborah. Un fou rire nerveux me prend lorsque j'entends mon vieux père lui attribuer du "elle" avec componction. Cette scène tragi comique révèle à quel point le monde dans lequel nous vivons se transforme avec rapidité, brutalité, incohérence. On ne trouve plus de médecins traitants, de dentistes, mais un criminel peut aujourd'hui, en France, changer de sexe.

Je profite de cette semaine de vacances sous le ciel breton. Les températures sont idéales, il n'y a pas encore trop de monde sur ma plage de prédilection : plage familiale, avec très peu de diversité, des familles bourrées de têtes blondes et marinières, ambiance feutrée, oui, cette plage est un peu celle des derniers des Mohicans.

Mes grandes filles nous rejoignent pour quelques jours : l'aînée me demande de baisser le ton durant les repas. Elle n'a pas réalisé que je tente de me mettre au diapason de mon père qui est sourd comme un pot. Elle comprend lorsqu'en évoquant le futur mariage d'une certaine Domitille, son grand père lui rétorque :"en Somalie?"

Avec un neveu je déplume un arbuste du jardin recouvert de ronces. Ma mère récrimine. J'en remets une couche en proposant de le couper ras. Ma mère refuse en espérant une nouvelle floraison l'année prochaine. Nous nous taisons prudemment, sceptiques. Reste à nous attaquer aux bambous qu'un boomer voisin nous ordonne de couper, par lettre d'huissier entrecoupée d'articles de loi. "L'enfer c'est les autres", surtout en vacances.

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