Durant l'entretien avec Conversano, le journaliste évoque le sujet de l'expatriation. Conversano est un expatrié, marié avec une Roumaine et vivant en Roumanie. Il explique très bien son choix, montrant à quel point que ce que vivent les Français au sein d'une insécurité en pleine explosion, n'est pas la normalité d'un pays civilisé.
Et c'est vrai. Récemment, ma fille de 12 ans me réclame la permission de prendre un bus scolaire, l'année prochaine, depuis notre village jusqu'à la gare de la ville où se trouve son école. Et je ne lui donnerai pas cette permission. Mes enfants plus âgés l'avaient. Pas ma dernière. La société change, la diversité atteint nos campagnes, les villes, toutes les villes, sont envahies (il y a eu une policière égorgée chez nous, devant son commissariat, en plein covid). L'affaire Lola a enfoncé le clou.
Le journaliste insiste, sans réaliser l'énormité de son argument :" Plutôt que de partir en Roumanie, vous auriez pu aller à la campagne."
Personne n'a relevé, pendant ou bien après l'entretien, combien cette question était stupéfiante. A la campagne. Donc, le journaliste admet implicitement que les villes, toutes les villes, sont perdues pour les Français.Ce que nous estimions et expliquions comme un choix assumé ("J'aime la campagne, j'ai besoin de tranquilité") devient une nécessité de survie.
Les Français sont donc aujourd'hui obligés de se replier dans les endroits déserts où les infrastructures de transports, de travail, les structures scolaires, médicales n'existent plus. Je connais la campagne, j'y vis depuis plus de 20 ans.
Et cette solution de repli devient elle-même précaire : preuve en est le dernier assassinat ( samedi dernier) d'un jeune Enzo, dans un village de Normandie, pour "un mauvais regard".
L'expatriation que prône Conversano (il parle d'exil) est un conseil de bon sens, que n'importe quel père de famille, soucieux d'assurer la sécurité de sa famille, devrait étudier aujourd'hui en France. Trouver des lieux sécures pour vivre, et bien vivre, c'est la première des évidences.
Je suis rentrée hier dans ma pampa, après une semaine en Bretagne. Je retrouve mon mari et mon jardin. J'ai quelques jours pour préparer mes cours et cuisiner des bocaux et des confitures. L'été est chargé.
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