La face écrasée gît dans la terre immobile
Et les trous noirs des yeux pleurent du sang séché
Ils contemplent sans espoir le ciel, dernier asile
Ils habitent sans voir le néant à jamais.
Je songe que sa mère a scruté et vu
Avec passion jusqu'aux plus infimes détails
Ce beau visage d'homme, dans la boue fondu.
Toute une vie d'amour pour ce visage filial.
Je songe que son père a façonné, taillé
Avec patience et dureté, jour après jour
Ce si beau visage d'homme presque parfait
La belle sculpture éduquée avec amour.
Et je songe en observant jusqu'à la nausée
Ce visage crucifié, piétiné, vaincu
Que c'est la douleur du martyr baignée
Qui lui rend sa noblesse et beauté disparues.
Je voudrais comme la sensible Véronique
Prendre au Golgotha un tissu tout léger
Essuyer enfin l'Adorable Face Unique
D'une caresse d'amour et de charité
Le visage du Crucifié que j'ai tué
Par pensée, parole, action et par omission.
Je veux enlever chaque poussière incrustée
Dévoiler sous le masque noir de la Négation
Porté par Celui qui a pris tous nos péchés
Le nouvel éclat de la Transfiguration.
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