lundi 2 novembre 2020

Journal du deuxième confinement, lundi 2 Novembre, le jour des défunts










En rentrant hier soir de la pension où j'ai emmené mes garçons et leurs amis (cluster dans le Jumpy), vers 23 heures, je passe à travers champs et j'arrive sur un passage étroit sous un petit pont. Une voiture est encastrée sur le mur droit, complètement de travers. Je me gare et sors dans la foulée. Une jeune femme se précipite : "tout va bien, personne n'est blessé, nous attendons un 4X4 pour nous dépanner." ça sent le plan foireux du jeune con bourré qui a loupé son virage. Sans masque et sans attestation cela va sans dire. Sans rien ajouter, je remonte dans ma voiture et fais demi-tour. Les lapins bondissent dans les champs sous le feu des phares. La campagne est belle à cette époque. les routes tapissées de feuilles s'illuminent à mon passage, comme si je m'enfonçais dans les profondeurs sous-marines d'un océan agité. Il se passe toujours quelque chose dans ces contrées paumées. La solitude est un leurre.

 La journée commence par une messe. Oui, vous avez bien lu, j'ai pu avoir une messe, dans mon église, avec de vrais prêtres. Bon, il n'y avait plus de flics à l'entrée, les terroristes étaient focalisés sur les écoles. J'ai emmené Gaby avec moi, sa maîtresse est malade donc elle a quelques jours de vacances supplémentaires. J'ai mis sur mon attestation de sortie : "motif impérieux". Prier pour les défunts ça me paraît assez impérieux. Dernière messe avant je ne sais quand. Sur le retour, nous nous arrêtons pour observer des chevreuils.

Je repars faire des courses et fais le plein de produits qui seront peut-être estimés "non-essentiels" par les guignols qui nous gouvernent : de la teinture pour cheveux et des paires de collants. J'avais fait une sorte de voyage en Pologne en 86 (avec un passage aussi en République Tchèque) et je me souviens d'un paquetage rempli de maquillage et de collants qui manquaient à la population. Vive notre socialisme soviétique!

J'avoue être beaucoup plus effrayée par ce totalitarisme français que par le terrorisme.



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