Ils entrent dans l'église en troupeau bien serré
S'agenouillant de bric et de broc, maladroits
Et, avec une grâce enfantine et innée
Les tout-petits vont au premier rang à droite.
Ils sont bien chez eux, ici, c'est leur maison, leur nid
Les petits corps grimpent sur le banc comme des chats
Chacun sa pose dans l'ombre du vitrail qui luit
Ils reposent confortables, en Dieu, dans ses bras.
L'un plie son pied comme à l'école, un autre
Se met vite à tricoter, une frénésie
Qui attire son voisin! A regret, il ôte
Son doigt de la bouche et s'agite lui aussi
Tous regardent un moment le prêtre qui prie
Et font leurs signes de Croix avec une main
Occupée à dessiner le trait de la grille
Sur le pavé. Ils sont si mignons, si petits!
Le moment solennel arrive, l'Hostie s'élève
La Grâce se répand en longs rayons ardents
Mais la coupe des innocents est déjà pleine!
Et non tarie au fil du péché et du temps.
Les petits enfants, bien sages depuis longtemps
A la communion, avec leurs bras croisés
Filent en flèche et laissent le prêtre en plan
La main levée. Ils n'ont besoin de rien en fait
Dieu les a comblés. Alors, lorsque je m'approche
A mon tour, cachant ma laideur, mon grand péché
Pour leurrer mon Seigneur, me faisant toute proche
De ces douces âmes de grâce et de piété
Il n'est pas dupe, Mon Dieu qui m'approche
De son cœur avide et brûlant, pour m'aimer,
Sous l'ombre de sa Mère qui sourit sans reproche.
"et la mère fermant le livre du devoir..."
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