Je me rends à une réunion d'un petit club de lecture privé, composé essentiellement de dames de la paroisse. On essaie de contribuer avec des ouvrages diversifiés (romans, histoire, essais, BD) mais ce sont les témoignages et livres pieux qui sont en majorité, ce qui me va très bien. J'avais tout de même prêté, certainement dans un moment d'égarement, "Mon chien stupide" de John Fante. Une amie me le rend devant tout le groupe, en le tenant du bout des doigts comme elle aurait tenu une chaussette sale et disant à voix haute : " FRANCE, TU NE L'AS CERTAINEMENT PAS LU".
Ben si je l'ai lu, comme tous les Fante et c'est une littérature qui m'a énormément plu. Je défends mon livre avec le plus de dignité possible. Il est vrai que c'est difficile d'évoquer la fornication d'un clébard abruti avec tout ce qui bouge avec dignité. Mais ce roman est un peu plus que cela. C'est un petit bijou de littérature d'abord, avec le style propre de Fante, et un petit bijou d'humanité.
Ensuite, une autre dame présente le témoignage d'une nana déjantée (sexe, drogue, etc, ) qui se convertit et là j'entends : "C'EST POUR TOI, FRANCE".
Bon. Je me suis enfoncée parce que j'ai pris ce témoignage, pour un ami, pas pour moi. Quand j'ai donné cette explication, j'ai eu droit à une myriade de regards entendus.
La vie n'est parfois pas facile au sein d'un petit groupe social.
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