jeudi 30 avril 2020

Jeudi 30 Avril, Journal de Bord, la femme cet animal sociable.

Jeudi 30 Avril

J'écris à un ami : "Je déprime depuis deux jours, pas trop à cause du fait de rester chez moi, mais la vie est horrible quand tu sors. Stress quand tu vois des gendarmes, stress quand tu fais des courses (heure limite, attestation), et dans le supermarché, angoisse palpable des gens qui se glissent les uns à côté des autres en sursautant dès que l'on s'approche un peu trop, jetant des regards d'effroi ou de fureur par dessus leur masque. Dans les rues, tout est vide, mort, fermé. Je ne supporte pas le masque. Ni pour moi, ni pour les autres. On ne reconnait personne, les visages familiers deviennent inconnus, je regarde avidement chaque visage non masqué, comme une peinture admirable. Je n'arriverais pas à m'habituer. Au bout du compte, je réalise que cela fait plus d'un mois que je suis sur le pont, à fond, sans trop de répit qui rend le quotidien chargé plus plaisant. Le travail scolaire, les courses, la cuisine, le travail de loin, tout ceci sans plaisir, dans l'angoisse qu'un grain de sel  viendrait à casser le rythme, sans amis à voir, à rencontrer. Une routine qu'en temps normal j'ai appris à aimer, comme toute mère de famille, mais à présent sans joie, sans sérénité et sans chaleur humaine, amicale, extérieure. L'homme est animal social, je dirais sociable, et sans doute plus encore la femme."
Un tweet d'une jeune fille relevé sur internet qui appuie ce constat : "Un mec a enlevé son masque pour me faire un sourire. C'est adorable"

Ma sœur m'explique au téléphone : "je ne comprends pas bien les vivats pour les soignants ou les caissières; ils ont du boulot (certes, dangereux pour les soignants, mais ça n'est pas nouveau de soigner des malades contagieux à l’hôpital), ils sont payés,  ils sortent de chez eux, leurs gosses sont pris en charge dans des garderies scolaires! Mais nous les mères de famille, confinées avec nos enfants et maris, parfois malades mais sans soins, nous assurons sur tous les fronts et pour nous, pas de salaire, pas de primes, pas de vivats. Et voilà maintenant qu'on nous explique que nous serions des inconscientes à vouloir remettre nos gosses à l'école! La vraie vie, c'est pas des sandwichs au gel hydroalcoolique avalés sur un tabouret dans une salle de classe! Les mesures de bon sens, oui, le délire hystérique de la distanciation et de l'hygiène, non!"

Toute la famille est mise à contribution pour le tour des prêtres dans les bourgs, ils bénissent les maisons, les habitants, les rameaux, etc... Nous sommes chargés de suivre la progression des prêtres par GPS et de prévenir les familles de l'arrivée de ces derniers. C'est un peu le bazar mais les enfants gèrent. Ma appelle famille et elle entend : " ils arrivent! Sortez Mémé du liiit! Brigade catholique qui surveille curés et habitants, ça n'est pas exactement ce que souhaitent nos ministres mais bon. A chacun son virus.



e n'arriverais jamais à m'habituer. Bref.

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