Par où donc commencer
Quand on est mort depuis longtemps,
Et péniblement réveillé?
La paresse est un enterrement.
Comment s'émerveiller du soleil, des êtres vivants,
Quand on se vautrait avec volupté
Dans nos infectes rêveries, nos désirs déments,
Et le rejet brutal de la brûlante réalité.
Comment ressentir, vivre et aimer,
Enfoncé dans le Vice profondément
Dans un habitus sans fin, obscène et répété
Jusqu'à l’acharnement.
Comment décrire et peindre, comment nous élever
Nous, les fils du Dieu vivant
A l'immense héritage, au couronnement
Suprême, du fond de notre fange.
Comment reprendre le fil de notre vie, un peu de pureté
Sans craindre de retomber plus bas, lourdement
Et fichés au sol par les clous bien enfoncés
De nos frénésies mauvaises et obsédantes.
Comment retrouver et le goût, et les effluves,
Et la vue merveilleuse des soleils couchants,
Le toucher du bout des doigts, la douleur qui remue
Jusqu'au bonheur, quand tout n'est qu'avilissement.
Oh Seigneur, ce péché qui rend fou
Qui racornit, qui recroqueville et prive de tout,
Guéris de ta Grâce ta pauvre créature mourante
Même s'il faut pour cela ton terrible embrasement.
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