mardi 14 avril 2020

Mardi 14 Avril, Journal de Bord, des curés et des flics



Mardi 14 Avril
Ma pauvre belle sœur, confinée en appartement aux portes de Paris. Elle se remet d'un cancer mais sa surveillance médicale n'est plus assurée. Elle sort poster une lettre avec sa fille et deux attestations et cartes d'identité. Un flic s'approche, 135 euros, elle a oublié de noter l'heure. Elle tente timidement de contester et manque de se faire emmener au poste pour outrage.
Les flics ne sont pas là pour maintenir une justice qui n'existe absolument plus depuis longtemps, les flics sont des percepteurs d'impôts pour un État qui n'a plus un rond. Les racailles s'en donnent à coeur joie dans tous les quartiers de France mais ils ne paient pas d'amendes, le citoyen lambda si.
En prenant des nouvelles de Pâques des uns et des autres, je m'interroge sur la stratégie de l'Eglise en ce temps de confinement.
Il est sûr que les curés se plient un peu trop vite aux consignes de confinement. Mais ça n'est pas nouveau, chez eux, de se plier aux consignes d'état... en en faisant plus que n'importe qui au lieu d'y mettre un peu de courage et de bon sens.
Ils devraient se bousculer devant les hôpitaux pour donner les derniers sacrements aux mourants (certains le font mais pas assez); ils devraient confesser (la confession ne nécessite aucun contact physique ni regroupement).
Il est faux cependant de dire qu'il n'y a pas de messes. Tous les prêtres font leurs messes et cérémonies de Pâques. Simplement, les paroissiens ne sont pas avec eux. Mais beaucoup ont retransmis pour qu'on puisse suivre avec des écrans.
Le danger est, qu'à force de nous vanter la "communion spirituelle " sans faire d'efforts pour toucher de façon concrète leurs paroissiens (sans déroger aux règles de distanciation), les catholiques prennent goût à cette mystique d'un nouveau genre assez protestante. L'initiative d'un curé local de venir en Jeep bénir les maisons le dimanche de Pâques fait mouche : j'apprends que d'autres prêtres réfléchissent à de semblables actions.
Les prêtres aussi doivent se sortir de l'espèce d'anesthésie générale, d'état de choc, généré par des décennies de soumission à des lois idéologiques. Je ne dis pas que tout est mauvais dans le confinement mais il est évident qu'il y a d'autres stratégies à mettre en oeuvre dans le but d'arriver à stopper au plus vite ce blocage général de tout un pays.
J'apprends que les professeurs s'indignent vertueusement à l'idée de rouvrir les écoles. Il faut dire qu'ils ont pris goût au télétravail avec leurs élèves. Ils ne gardent que les bons côtés de l'enseignement. Tout va redevenir comme avant, le 11 mai, avec de bonnes grèves de profs!

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