vendredi 19 février 2021

Le chaos féminin



 En sortant d'une petite messe de village hier, je salue dans l'église une maman; et c'est parti pour un historique du parcours scolaire de tous ses enfants, parcours compliqué parce que ce sont des gens compliqués et souvent insatisfaits; nous marchons vers la sortie pendant qu'elle continue de m'entretenir. A l'extérieur, je m'interromps deux secondes pour interpeller ma voisine venue à la messe et qui me guette. Elle prend le relai de la maman et me raconte ses derniers jours avec son mari malade et dépressif, sa fille et son tunisien, tout ceci entrecoupé de larmes et soupirs. Une grand mère que je connais, de passage pour seconder sa fille, nous interrompt pour me saluer et m'interroge aussi longuement sur sa conduite à tenir : rester encore soutenir sa fille ou bien s'en retourner chez elle.

Résultat, je reste sur le porche de l'église un bon quart d'heure à écouter, à hocher de la tête, à m'exclamer avec conviction. Les jumeaux et Gabrielle attendent patiemment dans la voiture. Les lectures du jour étaient bien tombées : "Celui qui veut marcher à ma suite, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix chaque jour et qu'il me suive." Toutes ces dames, dans l'angoisse et l'incertitude se sentaient concernées par ces paroles un peu raides.

Pour ma part, je suis rentrée un peu accablée par toutes ces confidences de soucis, fardeaux, questions sans réponses, etc... Il est vrai que les femmes ont une propension, un goût pourrait-on presque écrire, pour le malheur. J'ai repris alors un passage d'une prière de mon carnet de mon groupe de "Prière des Mères", extrait que j'aime énormément et qui résume assez bien le chaos féminin : 

"Nous sommes résolues dans nos demandes, 

Nous avons perdu trop de temps à nous inquiéter et à essayer de tout rectifier par nous même, ou encore, à ne rien faire du tout."

Toutes ces dames manquent de pragmatisme masculin. Il faut bien avouer que l'homme a une façon bien à lui d'éviter de se noyer dans un verre d'eau. Cela peut parfois nous horripiler car il pourrait donner le sentiment de contourner les problèmes par paresse, par égoïsme, par prudence (!) mais, pour ma part,  je pense que le réalisme masculin équilibre la balance de l'harmonie familiale face à l'énergie féminine souvent désordonnée.

6 commentaires:

  1. Alors, ça veut dire quoi renoncer à soi même ?

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  2. Eh bien, vous citez l'Evangile comme une sorte de réponse aux difficultés de ces femmes : "celui qui veut marcher à ma suite, qu'il renonce à lui même..."
    Mon pragmatisme masculin se demande ce que cela signifie concrètement dans la vie de tous les jours pour ces femmes en difficultés...en quoi est ce une réponse ?
    C'est un questionnement sincère.

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  3. Ok. Je comprends mieux.Je trouve que le mariage est en soi la mise en pratique du renoncement à soi-même. Un mari, un père de famille renonce à tout pour endosser la charge de famille. Une épouse renonce aussi à tout pour le bien-être de son conjoint et de ses enfants. Ce qui me frappe, c'est que ce renoncement qui était pour moins une évidence, ne coule plus de source aujourd'hui dans le mariage. Les gens qui se marient ne sont pas prêts à ce renoncement qui est la seule façon de réussir son mariage et donc d'être heureux.Je ne suis pas "doloriste" ou je ne sais quoi. Je suis réaliste.

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  4. Il y a deux composantes dans le renoncement. Une composante sociale où il s'agit de faire comme les autres, une composante individuelle, qui repose sur un choix. La composante sociale est à peu près détruite, sauf cas particulier, reste la composante individuelle. Par quoi cette dernière pourrait être motivée ?
    Pas facile de suivre le chemin du Christ à notre époque. Il demande d'abandonner ses biens, sa vie, et même sa famille !

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  5. Vous évoquez un renoncement social. Il est vrai qu'aujourd'hui beaucoup souffrent de déclassement social du fait d'un vrai appauvrissement économique.

    Il y a ensuite le renoncement "naturel" que j'évoquais précédemment dans le mariage. Chez l'Homme, c'est un renoncement réfléchi et qui découle de sa volonté (ici traduite en amour) et de sa raison et ceci depuis quelques siècles maintenant, ceci en vue d'un bien essentiel, la perpétuation de l'espèce humaine.Aujourd'hui, une raison dévoyée voudrait mettre à mal cet engagement en magnifiant l'idée qu'avoir des enfants n'est pas une bonne chose pour l'Homme. Ce serait presque contre nature. C'est terrible de voir beaucoup de jeunes femmes qui ne veulent pas d'enfants.

    Tertio, le renoncement dans le domaine spirituel. L'Homme est créé par Dieu et pour être à Dieu. L'alliance avec Dieu est telle que notre âme est le lieu de la Présence Trinitaire. Et à tout moment, nous pouvons nous "retirer" en notre âme c'est à dire nous réfugier en Dieu. En renonçant, en quelque sorte, au monde.
    Nous savons que nous ne sommes pas de ce monde tout en y vivant. Et ce Royaume divin est déjà parmi nous puisque Dieu habite notre âme.
    Voilà comment je vois ce renoncement des Évangiles.

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