vendredi 24 avril 2020

Vendredi 24 Avril, Journal de Bord, de la beauté au travers de l'objectif


























"Arrive le moment où il ne nous intéresse plus que de guetter Dieu" (Nicolàs Gomez Davilà)

Tous les soirs, Gabrielle embrasse un crucifix en porcelaine offert par son grand frère pendant que je récite les paroles qu'il avait écrites au dos : Mon âme a faim et soif du Dieu vivant"
Ces paroles, même si j'en comprenais le sens théologique me rebutaient un peu. Oui, je connais la valeur, l'essence même de l'Eucharistie mais c'est un sacrement qui m'a toujours posé des difficultés. L'immensité même de ce qu'il représente " le Dieu vivant" qui vient en nous m'effraie. Et bien souvent, pour ne pas dire systématiquement, je ne me suis pas sentie "digne de le recevoir" . Je préfère, de loin, recevoir Dieu dans sa Miséricorde, en confession.
Mais voilà, le voile se déchire enfin et cette nuit, en y songeant, je réalisai soudain que sans cette Eucharistie, que je ne serai jamais digne de recevoir, hé bien je ne serai jamais "guérie". Guérie dans ma foi vacillante qui refuse le fait que Dieu peut changer en moi par son Eucharistie.
Après avoir répété d'innombrables fois, le soir, avec ma petite fille, " mon âme a faim et soif du Dieu vivant" , après avoir récité moult chapelets avec ce fruit du mystère lumineux, "l'amour de l'Eucharistie ", en gardant ma réserve et mon scepticisme, le Seigneur me permet de faire sauter ce verrou, dans un moment où nous faisons un jeûne forcé de nos eucharisties.
Bref, ça n'est pas le tout. Des Autrichiens ont lancé une vidéo, un appel aux évêques, des français l'ont copié. Pourvu que nos évêques se réveillent et agissent dans ce pour quoi ils ont signé si je puis dire : le retour au culte et aux sacrements.

Hier soir, petite balade avec mon mari, dans une lumière surnaturelle de beauté et de silence serein. Ce petit coin de Paradis, à la frontière du département, est peu visité par les gendarmes. Tout le monde sort dans la rue, des couples, des enfants, nous réussissons à oublier, le temps de quelques pas, les histoires de confinement, d'attestation, de je ne sais quoi. Il paraît qu'en Aveyron, dans des villages absolument reculés et perdus, la police tourne comme une mouche hystérique. Je m'interroge : peut-être ces pauvres campagnes ont-elles besoins de fonds grâce aux amendes? Je ne vois que ceci pour expliquer cela.

Les mouches hystériques : depuis quelques jours, plein de mouches dans la maison. J'ai vite nettoyé mes carreaux et remis dessus des grosses fleurs autocollantes empoisonnées. C'est efficace et moins rustique que le scotch ruban au dessus de votre bol de café. 

Je tremble : j'ai une petite pousse de framboisier qui niche au milieu des dalles. Mon mari exige que cette rebelle disparaisse, mais je me refuse à la sacrifier... Je vais tenter de la déterrer avec ses racines et la repiquer ailleurs. Cela fait plusieurs jours que je repousse l'opération de la dernière chance, et je sens que mon mari va finir par craquer et arracher cette mignonne.

A partir de lundi, je dois reprendre les cours avec Gabrielle, ma motivation, après deux semaines de vacances est en berne.Je n'aime pas trop l'odeur des maths au petit matin....

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire