Mardi 31 Mars
Ça y est j'ai une bonne rhino qui s'est installée mais, fidèle à la méthode Coué, la seule que nous ayons réellement à notre disposition, je me dis que tout va bien.
Il est vrai qu'il n'y a pas grand chose à faire. La pub. Corona explique fébrilement à chaque symptôme détecté : "restez chez vous". Mon médecin traitant, que j'ai appelé la semaine dernière, m'expliquait que ce n'était pas trop la peine de venir le voir, qu'en cas de pépin je pouvais tenter le 15 et qu'il ne prescrivait pas de chloroquine, même avec un éventuel suivi cardiaque ou autre. Bref. Je veux bien applaudir mes médecins mais je n'en vois aucun. Peut-être certains en voient-ils juste avant de se faire intuber et de mourir mais personnellement, je vois plus mon fermier et son tracteur que mon médecin. Je ne leur jette pas la pierre, mais j'aimerais pour le moins qu'on ne sacralise pas trop les déclarations de ces derniers.
Mon fils aîné estime décevante toutes ces communautés de prêtres qui se plient au confinement et ne proposent que des messes via l'écran. Il verrait bien des prêtres sortir nuitamment distribuer la communion à tous. Outre le fait qu'il ne s'agit pas de combattre un ennemi "humain" comme don Camillo en Russie communiste, mais un virus a-politique qui se répandrait aussi bien par le curé que par une communion, je lui réponds que nous avons tous redécouvert la messe, les sacrements, la prière justement en étant privés de tout. Là où le Mal abonde, la Grâce surabonde.
Ces jours-ci j'ai eu besoin de test... de grossesse. Dans ce climat anxiogène et particulier, à mon âge où tout se dérègle chez une femme, je me suis fait quelques inquiétudes. Pour rien, Dieu merci, j'ai passé l'âge ou presque de concevoir et j'avoue en être soulagée, pour la première fois de ma vie de femme. Le confinement va certainement provoquer un baby boom, l'instinct de vie supplantant aisément un climat de mort. En attendant, j'enjoins mon mari à se confiner du mieux qu'il peut dans la chambre conjugale !
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