C'était environ la sixème heure, midi.
Sous le ciel implacable de la Samarie
Un brûlant désert où s'étale un noir péché
Au sein du peuple élu, la nation aimée.
Jésus fatigué s'arrête à un puits, s'assied.
Une femme, seule, arrive. Elle veut puiser
De l'eau. Le Seigneur, épuisé, d'une voix douce
Quémande à boire, si possible, dans un souffle.
La Samaritaine a cherché en vain l'amour
Toute sa vie, en tout cinq maris, et, autour
D'une margelle, soudain, le Seigneur paraît
Auréolé de soif, de joie de lui parler
Plonge avec Moi demande-t-Il en ce midi
Où nul n'est jamais allé, même toi : l'abîme
De grandes blessures, souffrances et péchés
Ma pauvre soeur, que tu cherches à oublier.
Au fond de ta Samarie, au fond de ton puits
Se cache la Source Vive, du Saint-Esprit
Au fond de ta forteresse, dans ta cité
Jésus le Dieu fait homme vient se reposer.
Il vient gravir le cours des choses, les douleurs
Non cicatrisées qui empoisonnent ton coeur.
Il vient te soigner en Esprit et Vérité
Goutte à goutte, toute ta personne brisée.
Une bonne fois pour toutes cautériser
Cette lèpre obscure tapie dans ta psyché,
Parcourir les chemins infectés, les ruines
De ce coeur perdu, ta géographie intime.
Dans ce puits si profond, au coeur de nos misères
Une Eau divine coule à flots et régénère
Nos Samarie asséchées, âmes épuisées
Il est midi, l'heure du Salut a sonné.
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