vendredi 29 mars 2024

Mon Dieu se meurt





A l'aube, ciel lumineux et jardin en fleur
Aux jaunes jonquilles dans la rosée froide;
Le soleil peine à chauffer la terre, son cœur,
Un vent effleure quelques oiseaux bien roides.

Et pourtant! Aujourd'hui! A l'instant! Mon Dieu meurt!
Aujourd'hui! A l'instant! En Croix! A quinze heures!
Le Dieu infini, Tout-Puissant, le Créateur!
Il disparaît, maintenant, Il n'est plus, Il meurt!

Des cris, un rire perlé, un enfant pleure,
La journée s'écoule comme si de rien n'était
Sans que le ciel s'effondre, sans un bruit, sans heurt;
Et la Terre, et les mers, ont un rythme parfait.

J'avance seule, dans mon chemin bien réglé,
Il avance vers le Calvaire, tout souffrant;
Je prends dans mes bras le petit à consoler,
Il prend sur ses épaules le poids écrasant.

Je rentre en ma demeure avec des soucis
Il monte sur la Croix, avec les clous fixés;
Et je m'agite, et je travaille, et je m'ennuie,
Il n'est que douleur, mon Seigneur abandonné.

Et Il meurt sur son bois, Il ne ressemble à rien,
Ce Dieu Tout-Puissant qui prend avec et en Lui
(C'est sa ruse d'Amour, son grand secret, sa fin)
Les hommes écrasés de péchés, anéantis.

La Rédemption, pensée depuis la nuit des temps,
Fait mourir un Dieu par amour de tout homme,
Fait mourir un Dieu vidé de son précieux sang,
Salut que la Passion d'un Dieu conditionne.

Ce plan magnifique, cette mort obscure,
Accordée en Esprit au Fils par le Père,
Révélée le long des siècles aux peuples futurs,
Pour guérir du mal, ses lésions mortifères.

Ton Corps brisé, caché, Satan cherchait en vain
Tu étais descendu de la Croix aux enfers
Tu cachais toute l'humanité en ton sein
Tu libérais des limbes toute la Terre.

Tu nous conduis par ta Passion sur le chemin
De la joie de Pâques, celle du Ressuscité.
Broyés contre ton Coeur, tes enfants chéris, loin
De tout mal, de toute mort, pour l'éternité.

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