mercredi 20 octobre 2021

Un passage aux urgences

 Un passage aux urgences : je suis arrivée vers 6h du matin, accompagnée par mon mari. Le 15 ayant bafouillé un truc du genre : "on est entre dimanche et lundi, on n'a plus d'ambulance dispo, ça ira pour votre enfant qui reste seule?" . Ben non ça n'ira pas mais est-ce qu'on a le choix?

J'attends 4h30. Vous allez me dire, c'est plutôt rapide pour des URGENCES. Oui mais non. Parce que j'y allais avec une suspicion de méningite et à priori, c'est un truc avec lequel il ne faut pas trop traîner. Donc, 4h30 avec des céphalées de la mort et mon sac à vomi.
A côté de moi, arrive un arabe maigre, sale et marmonnant dans son sabir. Il se fait refouler par l'infirmière arrivée d'un pas traînant. "On vous avait appelé mais vous n'avez pas répondu, vous n'êtes plus prioritaire, attendez comme tout le monde!" Super. Deux heures d'attente avec le gars qui gémit "ça pique" et qui se gratte furieusement à un certain endroit que la décence m'interdit de nommer. Le type finit par aller se laver dans les toilettes (!) Et s'en va. Deux heures absolument seule avec ce gars qui , Dieu merci n'a pas été pris d'une bouffée délirante et n'a pas poussé son cri de guerre allahouakbar. Je n'ai pas été décapitée, j'ai gardé ma tête et mes maux. Je le dis avec sérieux.
Vient le grand moment des questions avec une interne, forcément débutante :
"Vous n'avez pas de contraception ? Même pas la piluuuule?
Vous avez eu 9 enfants? Vous vivez seule?
Vous ne fumez pas??
Vous ne buvez pas? Même pas un verre avant de venir?"
En bref, aux urgences, tout le diagnostic repose sur le fait que vous êtes soit une alcoolo, soit une droguée, soit une femme seule et dépressive. On ne peut donc trouver de cause aux maladies de quelqu'un de "normal" .

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