"Le bitume des routes couvert de cadavres
aplatis d'écureuils, chats, crapauds qui s'incrustent
dans la poix de l'été, pourriture enchâssée." (Gato)
Sur les routes traversées, grises et longues, ennuis endormis
Demi rêves réveillés, éclairs de lumière sur nos yeux éblouis
S'égrènent sans cesse des cadavres d'animaux aux plumes
Légères, aux intestins sortis, ou parfois intacts sur le bitume.
Posés délicatement presqu'en apesanteur sur le sol
(Le passage rapide et lourd du véhicule les soulève)
Morts espère-t-on au premier choc de leur envol
Ou bien agonisant des heures sans espoir du Ciel.
Hérissons aux ventres crevés, crapauds aplatis, séchés
Chats, renards, fouines, écureuils, chouettes, faisans
S'enfoncent peu à peu dans la route noire et vibrante
En guise d'adieu sanglant, des plumes ou une patte dressée
Où est-Il ce Seigneur qui prend soin des petits oiseaux
Mais les laisse mourir écrasés par milliers sur nos routes
Leurs tombeaux, où passent et repassent leurs bourreaux
Des musiques plein la tête et le chapelet en boucle.
Merci.
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