Hymne attribuée à Saint Ephrem (v. 306-373), diacre en Syrie, docteur de l'Église
"C'est toi, Jean, que nous reconnaissons comme un nouveau Moïse, car tu as vu Dieu, non plus en symbole, mais en toute clarté. C'est toi que nous regardons comme un nouveau Josué : tu n'as pas passé le Jourdain d'une rive à l'autre, mais, avec l'eau du Jourdain, tu as fait passer les hommes d'un monde à l'autre... C'est toi le nouveau Samuel qui n'as pas donné l'onction à David, mais qui as baptisé le Fils de David. C'est toi le nouveau David, qui n'as pas été persécuté par le mauvais roi Saül, mais qui as été tué par Hérode. C'est toi le nouvel Élie, nourri au désert non de pain par un corbeau, mais de sauterelles et de miel par Dieu. C'est toi le nouvel Isaïe, qui n'as pas dit : « Voici qu'une vierge va concevoir et enfanter » (7,14), mais qui as proclamé devant tous : « Voici qu'elle a enfanté l'Agneau de Dieu qui porte le péché du monde » (Jn 1,29)
Aujourd'hui, jour de la saint Jean Baptiste, je voudrais évoquer la figure d'un "grand" parmi les grands, dans la Bible et qui, comme toutes les grandes figures bibliques, préfigure le Christ. Il s'agit du Roi David dont j'ai commencé l'histoire de dom Monléon.("Le roi David", Histoire sainte, éditions Saint Rémi)
On croit connaître nos classiques mais souvent on passe à côté de l'essentiel et dom Monléon remet en perspective les détails qui témoignent de la beauté de cette figure christique, comme celle que fut saint Jean Baptiste.
David, que le prophète Samuel est venu chercher dans la petite ville de Bethléem, dans la famille de Jessé, dénicher l'oiseau rare, le futur roi d'Israël, Saül étant en disgrâce avec Dieu. On finit par le trouver aux champs où il était occupé à garder les bêtes. Pour vivre dans un minuscule village au milieu des champs, avec moult vaches blanches qui paissent paisiblement en plein cœur de ce village, je peux me figurer la scène très précisément.
"... on vit arriver un bel adolescent d'une quinzaine d'années, qui semblait comblé des dons de la nature et de la grâce. Tout, dans son visage, qu'auréolait une magnifique chevelure blonde, respirait la franchise, la noblesse, la pureté : mais ce qu'il y avait de plus remarquable en lui, c'était l'extraordinaire limpidité de son regard."
Ce magnifique portrait d'adolescent, je peux l'appliquer à chacun de mes enfants, et en particulier à mon aîné, Jean-Baptiste. Ils ont tout reçu, la beauté, le charme, les grâces et l'entraînement aux vertus. Je le dis sans forfanterie aucune mais avec simplicité et réalisme. Saint Jean Baptiste, le plus grand des prophètes, était un modèle d'abstinence et d'entraînement à l'ascétisme et à la vertu !
Ce qui me frappe, chez mes enfants d'abord et chez les catholiques ensuite, c'est qu'effectivement, ils ont beaucoup reçu. J'ai beaucoup reçu grâce à mon éducation chrétienne. J'ai une conscience éminemment éclairée. Par ce fait, comme l'explique dom Monléon, il faut se faire une idée de ce saint roi (David), pour mieux se faire une idée de ce qu'est un véritable catholique : "en dépit de ses qualités charmantes, de ses vertus éminentes, [il] fut à ses heures un pécheur, et un grand pécheur. Mais il sut en faire pénitence, et c'est par là qu'il est pour nous un modèle de perfection."
Toutes ces grâces éminentes que le Seigneur donne à son peuple élu qu'est l'Eglise ou bien les catholiques, font évidemment apparaître de façon plus forte le péché quand il advient chez les catholiques. Un catholique quand il s'écrase à terre, s'écrase de plus haut que d'autres. Et il était d'autant plus haut que son comportement était vertueux. Donc, lorsqu'il s'écrase, les dégâts sont plus importants, son péché est d'autant plus grand, les atteintes physiques, morales sont plus fortes et plus visibles que pour n'importe qui d'autre.
C'est pourquoi souvent je recherche la compagnie d'âmes simples, vertueuses naturellement, qui pèchent certes, et parfois grandement, mais qui n'ont pas conscience de leur péché et qui du coup ne sont pas atteintes directement dans le diamant pur de leur âme. Et ces âmes me paraissent plus nobles que bien des catholiques que je peux rencontrer et fréquenter.
Le catholique pécheur n'est rayonnant et désirable que s'il souhaite se relever de son péché, que s'il a le regret éminent de ses fautes, et qu'il fait tout dans le secret de sa vie pour s'amender et croire en la Miséricorde divine, sans haine ni colère contre le monde qui l'entoure et qui parfois l'a poussé à la faute, c'est vrai. C'est ce catholique là qui me plaît en David, en saint Jean Baptiste, en Jésus qui remet son esprit entre les mains du Père, au temps de l'épreuve, sur la Croix. C'est ce catholicisme là qu'il faut toujours promouvoir, celui qui croit que l'Amour du Christ prévaut contre toutes les puissances maléfiques de la terre et du ciel.
Jean-Baptiste
Zacharie, grand prêtre devant l’Eternel,
Descend au temple accomplir le rituel.
Zacharie et Elisabeth, d’Aïn-Karem,
Sans enfant, humiliés, mais à Dieu fidèles.
Dans le temple Zacharie se prosterne devant l’autel
A genoux, il baisse les yeux, offre l’encens et prie .
Se relève lentement, et soudain, debout, oh merveille,
Aperçoit l’ange du Seigneur, l’ange qui lui sourit.
« Sois en paix, mon ami, ne crains pas Zacharie.
Dieu exauce ta demande, un fils te donne le Très-Haut.
Devant le Seigneur il marchera tout empli de l’Esprit
De tous les prophètes, ce sera le plus grand, le plus beau.
Tu le nommeras Jean. Mais...je vois dans ton cœur un doute?
Ne sais-tu point qu’à Dieu rien est impossible ?
Devant ta faute, le Tout-Puissant va sur ta bouche
Poser un sceau jusqu’à la naissance de ton fils.
Tu seras muet, alors que le Précurseur deviendra
La voix qui crie dans le désert.
Plus rien tu n’entendras, alors que ton fils sera
Oreille sensible à la voix du Père.
Dans le silence, en son sein, Elisabeth accueille
Son désir le plus secret, éclatant destin,
Le petit enfant qui marchera devant le Seigneur
Pour préparer ses voies, justice enfin !
L’enfant grandit au désert à l’ombre du Très-Haut
De miel et de sauterelles il se nourrit seulement ;
L’Esprit est son pain, sa nourriture, son eau.
La clameur grandit en son sein doucement :
Je suis la voix qui crie dans le désert !
Rendez droit le chemin du Seigneur,
J’étais devant mon Dieu et je passe derrière,
Car avant moi, Il était, mon Dieu, mon Sauveur.
Il est là l’Agneau de Dieu, le Sauveur du monde
Et je ne suis pas digne de dénouer ses sandales
Pour tous les peuples noyés dans la nuit sombre
La Lumière est venue chasser les ténèbres, le mal.
Accueillez le sans réserve, soyez dans la joie, toujours.
La mienne est complète car j’ai entendu la Voix qui disait :
"Tu peux disparaître, Jean, subir ta passion, perdre la tête :
Voici mon Fils Bien-aimé, en qui j’ai mis tout mon Amour."
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