La Providence fait ses courses

La Providence prend des chemins étranges en ce qui me concerne mais je suis persuadée qu'en y regardant de plus près vous pourriez tous en dire autant dans vos vies : 

ce matin, impossible de retrouver le biberon de BB Gaby et cette dernière doit se contenter d'un misérable yaourt. Dans l'après-midi, je décide donc d'aller faire quelques courses exceptionnellement car le mercredi j'ai pour habitude d'éviter mon supermarché avec tous les enfants à la maison. J'embarque Gabrielle ravie de ce petit impromptu dans sa journée et nous voilà parties. Arrivées, je fais vite mon plein sans oublier le fameux biberon pour lequel je suis venue. Je passe à la caisse "femmes enceintes ou avec enfants en bas-âge", je n'ai pas spécialement besoin d'y aller même si j'ai Gabrielle, elle est sage et n'est plus très petite (2 ans passés) et la caisse se trouve en plus tout au fond du magasin mais il se trouve que lorsque j'y arrive il n'y a personne. Je sors mes courses et pose le biberon devant la caissière, une petit blonde que je connais de vue. 

Cette dernière, en voyant le biberon se décompose alors sous mes yeux et me dit tout de go : "je suis enceinte mais je dois avorter, mon homme n'assume pas!" Je me penche vers elle pleine de compassion et tente maladroitement de la réconforter. Je lui dit qu'elle risque de regretter de perdre son enfant, qu'il existe des aides, qu'elle a un boulot, que les choses vont s'arranger et que la vie c'est toujours quelque chose qui pousse les personnes vers le meilleur d'eux-mêmes. Elle convient à tout, me dit qu'elle veut le garder mais qu'elle est freinée par sa famille et par l'idée d'être "mère célibataire". Elle est bien en pleine détresse, n'en déplaise ces folles de notre gouvernement, elle souhaite clairement se faire aider et en vue de la garder!!Elle me dit qu'elle sent des choses dans son ventre, qu'elle sait que c'est son petit et qu'elle voudrait bien avoir un enfant car elle est largement en âge d'en avoir.

A ce moment un homme, maghrébin, accompagné de ses deux femmes, qui attendait son tour derrière moi pour passer à la caisse, s'impatiente devant nos conversations. La jeune caissière s'excuse immédiatement alors qu'elle n'a jamais cessé de passer mes affaires tout en parlant. Le type devant ses excuses devient littéralement hystérique et se met à l'agresser par des injures. Je m'interpose, lui demande de se calmer. "Ne me touchez pas" s'écrit-il sans me regarder. Puis il se tourne franco vers moi avec ses deux harpies pour m'injurier et se fait menaçant. La caissière appelle la sécurité et fait un malaise sur son siège. Je me précipite pour la réconforter pendant que l'horrible type est refoulé vociférant au fond du magasin. Je me tourne vers le type de la sécurité, propose d'appeler un médecin, explique que je suis prête à porter plainte contre l'autre fou-furieux si nécessaire.

Ma petite caissière s'en va en pause et je lui glisse mon numéro de tel, mon mail, mon nom et des liens d'Alliance Vita sur internet. Pourvu qu'elle aille regarder! Pourvu qu'elle m'appelle! Je pourrai demander de ses nouvelles, je vais dans ce supermarché très régulièrement. 

Je vais certainement retrouver le vieux biberon de ma fille une fois rentrée...