Il y a la tristesse, celle qui vous attrape en pleine journée, à n'importe quel moment, mais j'ai remarqué en ce qui me concerne que c'était souvent au volant de ma voiture, avec la petite à l'arrière. Les souvenirs m'envahissent, telle épreuve qui date de cet été et dont j'ai du mal à me remettre et sans doute ne m'en remettrais-je jamais. Puissent les souvenirs se faire au fil des années plus doux et moins amers. En attendant je me mets à pleurer au volant de ma voiture, cela ne me gène pas pour conduire et j'ai l'impression quelque part de me vider d'une poche de pus qui a gonflé. ça fait du bien et dans le même temps j'enrage : encore des larmes!! Il faut passer à autre chose, se complaire dans la douleur n'est pas normal. Je m'en ouvre à une amie qui me rassure; si c'est normal, oui je suis normale. Bon.
Au volant de ma voiture, j'essaie malgré tout de gratter un peu pour voir si je ne peux pas cicatriser la plaie. C'est important pour les enfants, pour toute la famille. Un soldat qui a un genoux en terre, c'est une cible idéale et c'est pas terrible dans ce combat de la vie familiale. Réflexions, prière intérieure, supplication auprès du Bon Dieu, examen de conscience, comme un médecin ou une infirmière qui nettoie, crème et panse une brûlure. Une fois qu'on est arrivées, le pansement est ok, la plaie sous contrôle, la vie reprend ses droits comme on dit. Et je suis capable de rire et de faire des blagues à nouveau comme si de rien n'était...
Et pourtant l'image me poursuit, énorme, devant moi, tout le temps. Je crois qu'elle est tellement gigantesque en fait que je ne la vois pas toujours... Au volant de ma voiture, l'image se dessine dans le vaste horizon que je traverse et elle crève ma vue et mon cœur.
Chère crevette,
RépondreSupprimerIl ne s'agit pas de "se complaire dans la douleur", pas du tout! Votre épreuve ne date que de six mois. J'ai perdu ma mère il y a dix ans et je continue à me réveiller en pleurant.
Ach, je n'ai pas encore saisi le pourquoi du comment, moi...
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