lundi 14 décembre 2020

Journal du deuxième confinement, Lundi 14 Décembre, se retourner



 Ce devait être un week end tranquille : les jumeaux absents, pas de grands de passage, rien que Gaby avec une sortie de louvettes le dimanche. Mais on n'est jamais trop avisé. J'ai quand même cuisiné un peu. Et mes parents sont venus déjeuner samedi (et nous prêter une voiture pour la semaine car j'ai bousillé la dernière), Pierre est arrivé vendredi soir et reparti samedi aprèm pour revenir récupérer son linge lavé et repassé dimanche. Dimanche matin, nous invitons après la messe une famille et ses quatre enfants à déjeuner, l'énorme marmite d'osso bucco pour deux est vraiment trop bizarre. Après avoir récupéré la petite chez les louvettes (elle a passé la journée dehors avec un masque, oui les louvettes sont encore plus royalistes que le roi question consignes sanitaires débiles), je me précipite dans ma petite église de village qui ouvre une heure tous les dimanche grâce à deux dames détentrices des clés. Je termine la confection d'une petite crèche. J'y retournerai à Noël pour y mettre l'Enfant Jésus. Avec toute la famille. A priori nous serons douze ou treize pour le déjeuner de Noel. Les standards gouvernementaux explosent mais je ne vais certainement me justifier.

Coup de fil dans l'après-midi du garçon en propédeutique : on n'avait plus de nouvelle depuis le début de l'Avent, il était dans une sorte de "retraite" et ceci doit durer jusqu'à Noel; je ne savais pas qu'en "donnant" un fils à l'Eglise, j'allais vivre au rythme de la vie du séminaire. C'est ainsi, il faut s'y plier avec plus ou moins bonne grâce.

Il s'agit maintenant de commencer les préparatifs pour les fêtes. Toute la famille se réunit à Noël, même nos "mariés". Evidemment le chauffe-eau de l'étage ne fonctionne plus ainsi que les toilettes. Je supplie un plombier de passer avant les vacances. Je prends le temps ce matin de rassembler tous les cadeaux et de commencer à faire quelques paquets. Soulagement : je crois être à peu près au point pour tout le monde mais c'est difficile de planquer les paquets parce que le moindre recoin servira de couchage. J'ai privilégié cette année les nourritures terrestres et plus ou moins intellectuelles pour les plus âgés. Je commence aussi à réfléchir à quelques menus pour les jours où nous serons tous réunis. Le premier confinement m'a rodée à nouveau pour une cuisine de "famille nombreuse", c'est un défi que j'apprécie plus aujourd'hui qu'à l'époque où les enfants étaient plus jeunes. Il s'agit plus maintenant d'une cuisine de "confort" qu'une cuisine "d'urgence".

Un film dimanche soir "Death Wish" avec Bruce Willis : un chirurgien qui recherche les agresseurs et meurtriers de sa fille et de sa femme. Le débat "légitime défense ou vengeance" ne m'intéresse pas. Mais la vraie question du devoir moral qui devrait concerner chacun d'obtenir justice m'interpelle. Evidemment cette question n'effleure jamais nos consciences assistées. Il n'en reste pas moins que si je n'obtenais pas justice pour un des miens, je pense que ce serait un devoir que d'obtenir réparation par mes propres moyens.

En ce temps de l'Avent c'est la figure de saint Jean-Baptiste qui est mise en avant : mystérieux personnage biblique, le dernier prophète, dont j'ai attribué le nom à mon fils aîné. Celui qui précède le Sauveur et qui crie dans le désert avec vigueur et sans concession, qui rend témoignage à la vérité et qui se tient aux côtés de Celui qui est la Vérité. Quelle immense figure d'homme, qui nous rappelle notre destinée surhumaine, devenir des enfants de Dieu, nous retourner le corps, le cœur et l'esprit, nous convertir de tout notre être, avec la violence que ce mouvement physique et spirituel implique... Y parvenons-nous tous? Y parviendrons-nous tous? Parviendrai-je à ne serait-ce que l'amorce d'un léger mouvement? Lever les yeux vers l'étoile du Salut, au fond pas grand chose, et pourtant... "Venez à moi qui peinez sous le poids du fardeau et Moi je vous donnerai le repos".


"Arrive le moment où il ne nous intéresse plus que de guetter Dieu"
(Nicolàs Gomez Davilà)

Bonheur

Bruits, tourments, rires et cris, éclats soudains, sombres abîmes
Oh Seigneur nos vies qui s’accélèrent sans cesse, une adrénaline
Dont nous ne pouvons nous passer, tourbillon de plaisirs et de soucis
Qui rythment nos âmes, nos cœurs, nos corps, nos jours et nos nuits.         

Oh Mon Dieu, dans ce bruit et cette fureur, en vain je tente
De retrouver le son lointain et perdu d’une douce mélodie
Celle que tu imprimas jadis au plus profond de mon esprit
Lors de ma création et de celle de toute l’humanité auparavant

Le son diffus, le doux murmure, imperceptible aux âmes
Distraites, du Bonheur, de la vraie joie, de son mystère et
De sa loi. En nous Tu l’avais déposé brûlant, en grand secret
Créés à ton image, à ta ressemblance, pour l’amour et sa flamme.

J’ai parcouru moult chemins de traverse, j’ai crié en vain,
Ajoutant la rage à la sottise et, au bout de mon déclin,
Je me suis arrêtée dans le crépuscule ombré. A l’entrée
De la nuit et du silence, tu étais là Dieu de bonté,
Tu étais là Seigneur, depuis toujours Tu m’attendais.

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