A terre, le visage renversé, en sang
On distingue les yeux morts levés vers le ciel
Ils contemplent, écrasés, un obscur néant
Un visage effacé de ses traits essentiels.
Je songe que sa Mère a scruté en détail
Avec amour, avec passion, durant sa vie
Je songe que Joseph, son père terrestre,
A contemplé le Dieu caché jour après jour
Dans ce visage d'homme supraterrestre
Reflet exact d'un Enfant-Dieu qui est Amour
Je songe alors, observant jusqu’à la nausée
Ce visage crucifié, empli de douleur,
Que dans son sacrifice pour l'homme effacé,
Ce visage détruit retrouve sa beauté.
Je voudrais prendre, comme Véronique
Au Golgotha, un doux tissu fin, bien léger
Et d’une caresse pour la Face Unique
Dévoiler au mieux le visage ensanglanté
Il apparaît alors sous les traits d'une Hostie
Qui prend sous sa Face tous les hommes perdus
Dont la mort a effacé les traits, les esprits
Que le monde a oublié et qui ne sont plus.
Visage de mon Dieu souffleté et broyé
Dans la triste clameur des âmes en perdition
Péchés inscrustés dans sa blanche pureté
Par parole, par action, pensées, omissions.
Montrer sous le masque noir de la Négation
L'éclat aveuglant de la Transfiguration
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