L'un de mes plus grands bonheurs, aujourd'hui, est de ramener de l'école chez eux des petits élèves. J'en ai parfois quatre, des fratries de deux frères chacune. Bosco et Jean-Eudes, Amaury et Antonin.
Je mets dans ma petite voiture Bosco à l'avant, les autres à l'arrière.
Ca gigote et ça pialle, plus ou moins bien ficelé. Je sens les coups de pieds dans mon dos. Nous cherchons à voir le ragondin de la rivière que nous longeons à la sortie du village. En ce moment nous ne le voyons plus, il est vrai que les rives ont été dégagées et que cela a sans doute effrayé la bestiole. Et puis nous avions repéré il y a quelques semaines des petits ragondins qui doivent passer du temps dans leur terrier.
Nous jouons ensuite à un jeu : repérer une voiture grise, un corbeau, un mouton, un cheval brun. C'est amusant parce qu'ils connaissent tout de leur trajet, des chemins traversés, des portails, des jardinets, des champs, des maisons contemplés, rien ne leur échappe et chaque détail, chaque étape sur la route est attendue avec la même impatience que s'ils découvraient un trésor inconnu et magnifique.
C'est cette joie innocente, cette excitation sans cesse renouvellée, cet émerveillement ininterrompu qui déteignent sur moi et dont je leur suis redevable. Pour rien au monde, je ne voudrais qu'on m'enlève ces conduites. C'est ma cerise sur le gâteau parfois un peu "étouffe-chrétien" de ma journée.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire