L'enfant est né, après de fortes et grandes alarmes
Il est beau et posé sur le sein de sa mère.
L'enfant est né, après des cris et des larmes
Il est une créature de notre terre.
Mais son regard se porte déjà vers le ciel,
Ses petits bras se tendent vers l'immatériel
Et se ferment en pleurs dans le vide et le néant
Il est une créature des cieux, pourtant.
Baptisé selon la coutume, avec de l'eau
Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit,
Notre Dieu se love dans son cœur aussitôt
Feu ardent et rouge sang dans le pur joyau.
Feu ardent et si brûlant attiré par l'eau
Il murmure maintenant pour l'éternité
Dans le cœur immense de cette âme dilatée
"J'ai soif, Moi le Seigneur Tout Puissant, le Très-Haut."
Descendu aux enfers, volontaire enfermé,
Au cœur de l'homme, un brûlant et divin secret.
Le Seigneur-Dieu, le Créateur, le Crucifié,
"J'ai soif" murmure t-Il à l'enfant nouveau-né.
"J'ai soif!" La gran'voix divine enfle mais se perd
Dans une longue vie d'épreuves et de misère.
"J'ai soif!" crient l'enfant et son Dieu Trinitaire,
Ils sont à la fois, tous deux, l'eau et le désert.
"J'ai soif!" Parfois la Voix se tait et tout s'endort.
Le bruit du monde, la mollesse de nos corps,
Assourdissent le soupir, le cri délirant,
La voix du Père, et celle de l'enfant.
Occultée, écrasée la voix du Tout-Puissant,
Moquée, piétinée, cette douce voix d'enfant
Et dans un sidéral silence d'outre-tombe,
Alors que tout est fini, mort dans une nuit sombre
Les martyrs, les saints, les pauvres, les malheureux,
De leur bouche de cendre qui ne s'ouvre plus
Naît un merveilleux sourire. Ils ne crient plus
Puisqu'ils ont appelé, et le Verbe est venu.
Le Calice suprême, la coupe du Salut,
S'est versée sur les lèvres exsangues :
Jusqu'à la lie ils ont bu.
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