Il y a un chant, une ritournelle, une berceuse
Enchanteresse, une douce musique angélique
Un pépiement d'oiseau, une poésie rêveuse
Une prière infinie, une enfantine supplique
Elle nous vient du fond des âges, du Livre Ancien
C'est l'histoire du peuple élu, ses péripéties
L'approche de notre Dieu, à petits riens
Apprivoiser nos cœurs farouches et flétris
Comme un beau fruit d'amour, elle murit
Depuis le fond du temps, de Dieu, de l'univers
Pour un beau jour être entonnée petit à petit
Par un doux ange, messager du Trinitaire
"Je vous salue Marie", ô prélude sublime
Comme une plume légère aspirée vers les cieux
En récitant nous tournoyons jusqu'au vertige
Dans les hauteurs et profondeurs de Dieu.
Sainte Marie, priez pour nous pauvres pécheurs
La plume tremble, et plonge un peu dans l'air pur
D'un souffle, vite, nous la gardons de la Chute
Et se soustrait à l'abîme, dans sa grande ferveur
Sans fin, et encore, et toujours, murmurer à Dieu
Les mots d'amour, la prière de toujours,
Dans l'effroi, dans les larmes, dans le feu
De nos colères enfantines et fardeaux si lourds
Dans mes mains le chapelet égraine
Le sort de ses petites créatures
Au seuil de l'immense plaine
Il me rejoint dans sa douce brûlure
Dans mon poing bien serré,
Je commence doucement
Mais chemin faisant
Je finis par crier.
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